Je m’appelle Reiko, j’ai 26 ans, je suis une personne trans, non-binaire et demi-boy, mais ce que vous ne savez pas, c’est que je suis handicapé et fou.
Aujourd’hui, même si je me sens mal, je suis fier de ce que je suis et je vous écris ce témoignage pour aider. À mon sens, je n’ai pas clairement vécu de violences psychiatriques, sauf peut-être le fait de ne pas être écouté.
J’écris pour parler du pourquoi je suis fou.
J’ai un TDI, trouble de dissociation de l’identité. En gros, j’ai des voix dans ma tête et tout un monde qui est cohérent pour moi. Avec ça, je peux avoir des hallucinations visuelles.
Ce n’est pas facile à vivre.
Et non, ce n’est pas comme vivre avec le petit démon et le petit ange
de notre conscience sur l’épaule.
Et je n’ai pas qu’une seule voix. J’en ai actuellement six. Croyez-moi, ce n’est pas toujours facile.
Avoir constamment des gens dans sa tête qui me parlent, qui me disent un peu tout et n’importe quoi selon le jour et l’alter.
Avoir un ou plusieurs persécuteurs toujours là, h/24 dans sa tête.
Des fois, c’est impossible d’endiguer leur paroles. « Ne les écoute pas », facile à dire. Ils savent absolument où viser, ils m’envoient dans un gouffre
sans fond avec une facilité déconcertante.
Dans ma tête, c’est tout un petit monde qui se construit autour de moi et mes alters. Ce n’est pas toujours sombre, c’est aussi quelques rires et choses heureuses. Car je n’ai pas que des persécuteurs.
J’ai donc:
– Galaad, un fantôme, persécuteur.
– Les jumeaux, Hikaru et Kaoru, des alters fictifs (qui viennent d’un univers fictif)
– Angel Dust, un demi persécuteur fictif.
– Cain, un alter fictif.
– Akito, un petit persécuteur fictif aussi.
C’est tellement compliqué d’expliquer ce que je peux ressentir. L’impression de ne pas être seul, mais d’être emprisonné avec mes démons.
J’adore ça comme je déteste ça.
Aujourd’hui, même si je suis suivi par un psychiatre, je n’ai pas envie de « guérir » de ça.
Je ne me vois plus être tout seul dans ma tête, car ils m’aident tout de même énormément. Et puis, ils ont chacun leur vie, leur personnalité…
Pourtant, je cherche encore des moyens de calmer les persécuteurs, pour essayer de moins souffrir à cause d’eux.