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Autiste et schizophrène, comment ces deux diags s’influencent mutuellement

31 août 2020 - Témoignages

(Un témoignage particulier de @DreamerKesael qui l’a écrit en premier sur Twitter, et avec son accord, je le republie ici afin d’en conserver une trace.)

Je vais surtout parler de ma propre expérience, tout le monde ne vit pas forcément les choses comme moi, n’hésitez pas à témoigner de votre vécu si vous êtes concerné-es !

Je vais prendre l’exemple des symptômes négatifs puisque chez moi c’est un exemple type de l’interaction entre ces deux diags.

Comme vous le savez sûrement j’ai été récemment diagnostiqué autiste et schizophrène atypique. Pourquoi atypique ? Parce que je ne présente pas ou très peu de symptômes négatifs.

Les symptômes négatifs, c’est quoi ?

Ce sont des symptômes d’apathie (retrait social, perte d’intérêt envers les stimulations extérieurs (anhédonie, avolition) et de diminution de l’expressivité qui peuvent être très handicapant. Chez moi, ils sont peu présent.

C’est là que l’autisme vient interagir avec la schizophrénie. Étant autiste, j’ai des centres d’intérêt spécifiques, des passions en d’autres termes qui peuvent être très envahissantes. De part ce fait, je ne présente pas d’anhédonie.

En revanche, la combinaison autisme-schizophrénie fait que je présente un fort retrait social. Je sors très peu, je fais énormément d’anxiété social, je peine à interagir avec d’autres personnes surtout si je ne les connais pas et je suis très peu à l’aise en société.

Mais je ne présente pas de diminution de l’expressivité puisque je stim, ce qui me rend parfois très expressif, même si ce n’est pas une forme socialement acceptable d’expressivité.

Le masking et la présentation sociale.

Avant d’être schizo, je suis autiste puisque né comme tel. J’ai donc appris à masquer en tant que personne autiste et non en tant que personne schizo.

Il en résulte que je passe beaucoup plus facilement comme une personne autiste qui masque que comme une personne schizo ce qui fait que j’ai été beaucoup moins cru par les médecins quand j’ai évoqué la schizophrénie.

Ma psychiatre par exemple m’a dit que je m’exprime trop bien pour être schizo (déjà, c’est bidon comme argument) alors que ma neuropsy a compris que je devais compenser l’autisme en plus de la schizophrénie et que par conséquent j’ai appris à passer comme neurotypique.

Les meltdown et les crises psychotiques :

Alors qu’une personne autiste fera soit des meltdown soit des shutdown, moi j’ai une troisième option, les crises psychotiques. Mes meltdown se transforment souvent en crise psychotiques d’ailleurs.

Il est très rare que je fasse strictement un seul et unique type de crise. En général, l’une va en entraîner une autre, elles vont se croiser et s’emmêler. Ce fût très compliqué à expliquer à la neuropsychiatre qui est heureusement très compréhensive et qui a vite compris le problème.

Voilà, ce fût assez compliqué à écrire puisque je commence à peine à réfléchir à cette problématique et que mes diags sont récents, j’ai sans doute oublié plein d’éléments. N’hésitez pas à participer si vous êtes autiste et schizo et que vous souhaitez ajouter votre propre témoignage !

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